JING JONG BUS TOUR Jing Jong, 2007 |
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Entretien avec Jing Jong Jing Jong est un jeune architecte chinois habitant La Courneuve. Il suit l’itinéraire des 14 bus autour de Paris le mercredi 8 août 2007 après son retour de nuit en car de la Documenta de Kassel et avant de s’envoler en avion vers Atlanta. Jing Jong : J’ai commencé tard, l’après-midi à 12h50. Le trajet était plus long que je ne l’imaginais. Après ce voyage, j’ai eu une impression générale de la banlieue autour de Paris. Il y a des choses intéressantes… Ici, je connais mieux ce quartier (il montre la zone Nord). C’est un peu comme à La Courneuve. D’abord, j’ai vu beaucoup de nord Africain, arabes, noirs, pas très français, plutôt des quartiers internationaux. Après Saint-Denis, j’ai commencé à voir plus de français, plutôt des vieux. Je sais pas pourquoi mais ici (vers Nanterre, Saint-Cloud), il y a peu de jeunes. Peut être parce que j’ai commencé ce voyage en début d’après-midi et que tout le monde travaille. Il y a beaucoup de vieux. SD : De quel âge, à peu près ? Jing Jong : Entre cinquante et soixante-dix ans, on voit bien qu’ils ne travaillent plus. Ils font des courses et ils marchent dans la rue. C’est assez vide. Il montre Meudon sur la carte, dans cet endroit, on peut voir La Défense et toute la ville. SD : Sur cette colline, vers Saint Cloud, on a une vision sur toute la banlieue. Jing Jong : Quand j’étais dans le bus, je ne voyais pas beaucoup de choses. Mais, quand j’étais en train de changer de bus, je pouvais regarder un peu. Ici, ça n’a pas été facile de changer de bus et de trouver la ligne TIM. SD : C’est un bus local. Il ne fonctionne que dans la ville de Meudon. Jing Jong : Comme cette distance est très courte, j’ai suivi ce bout de trajet à pied. Si je me souviens bien, je crois qu’il faut attendre pendant une heure. Là bas, je n’ai pas trouvé une bonne carte et ça m’a pris beaucoup de temps pour trouver le prochain bus. Mais c’est aussi intéressant de marcher. Un autre problème. Le début de la ligne de bus 162 ne marche pas… GW : …Des travaux sur la ligne 162 ? Jing Jong : Oui. J’ai donc marché pour rejoindre une autre station. Après, c’est la première fois pendant le voyage que je suis une ligne de métro. La ligne 7. A l’ouest, je voyais beaucoup de vieux, à partir d’ici ça commence à changer. A l’est, le trajet nous rapproche de Paris et les bus ressemblent un peu à ceux de Paris jusqu’à Aubervilliers. SD : Et la population, ici, était comme dans le nord ? Jing Jong : Non. Il y a quand même une différence. J’ai eu l’impression que c’était assez proche de ce que je voyais à Paris. Peut être parce que la ligne de bus vers Château de Vincennes est plus proche de la ville. SD : Est-ce certains endroits t’ont semblé étranges, des lieux que tu n’avais jamais vu ? Est-ce que tu as déjà été auparavant dans les quartiers ouest de la banlieue parisienne ? Jing Jong : Non. Jamais. Seulement ici. (Il montre la Seine-Saint-Denis sur la carte) et Vincennes. Je connaissais un peu entre Vincennes et La Courneuve. J'ai découvert les autres quartiers que je ne connaissais pas du tout. GW : As-tu pris des photographies pendant le trajet ? Jing Jong : Oui. J’ai pris des photos quand j’en avais l’occasion. Pas beaucoup, parce que je devais chercher les bus. J’ai photographié ce qui m’intéressait. Les jeunes dans les différents quartiers et l’architecture, des impressions sur le quartier. J’aimerais bien vous transmettre les photos. SD : Nous aimerions faire un livre ou une exposition avec les différentes personnes et ce qu’elles nous racontent de ce voyage par leurs témoignages. Jing Jong : Pendant tout le trajet, on peut facilement retourner à Paris si on le veut. GW : Oui, c’est très facile, le plus complexe est de connecter différentes villes de la banlieue parisienne, sans revenir par le centre de Paris. Toutes les lignes ramènent au centre, il est extrêmement difficile de trouver des lignes traversant les différentes zones de l’île de France. On aimerait reculer un peu la trajectoire. Mais c’est très compliqué car de nombreux bus ne circulent que dans certaines conditions, la semaine et pas le soir, pas les samedis, pas les dimanches, etc. Jing Jong : C’est un peu comme en France, où il est compliqué de relier des villes comme Bordeaux et Marseille sans passer par Paris. SD : On a la sensation d’être assez loin de Paris. Sauf dans le coin de Vincennes qui semble proche. Ici, on s’imagine être très loin alors qu’en fait on est tout près. On est juste à quelques kilomètres. Peut-être que le trajet effectué dans ce sens là donne l’impression d’être dans un autre univers. GW : Une autre ville. SD : C’est un peu frustrant d’être à la fois si près et à la fois si loin. GW : C’est plus rapide de faire le tour en partant plus tôt. A 8 heure du matin, le parcours dure sept heures, mais certains bus, étaient très peuplés. Jing Jong : Il n’y avait pas beaucoup de monde. Je pouvais garder toujours la même place dans chacun des bus. SD : Quelle place as-tu choisi ? Jing Jong : A droite et au milieu, à côté de la fenêtre. SD : Quel était pour toi le trajet en bus le plus intéressant ? Jing Jong : Je crois le bus 160. On a traversé un petit bois, là bas, c’est joli, on pouvait regarder - d’en haut. GW : Le Mont Valérien. Et quel était le trajet le plus ennuyeux ? Jing Jong : Peut être, ce quartier-là. (il montre La Plaine Saint-Denis). GW : Celui que tu connais déjà. |