Crash Room

Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon

Installation, voitures cassées, projections vidéo, fumigènes, 5 x 5 m.

2020

Des fragments de carrosseries accidentées, des débris de moteurs et des restes de pare-brises forment un abri, une petite cabane de voitures cassées dans laquelle le visiteur pénètre. Confortablement installé sur des sièges d’auto, il regarde des vidéos projetées sur les parois : collisions dans GTA, spectacles rituels de lancers de voitures, crash tests, détections d'obstacles, simulations d’airbags intelligents…

Crash Room est un cénotaphe à l'univers de la voiture-machine-moteur à explosion polluante et dangereuse, pour l’enterrer, fêter sa disparition, ou encore pour la regretter.

Installation *Crash Room*, workshop à l'École supérieure d’art et design de Saint-Étienne et de la Cité du design en décembre 2020
Vue d'intérieure de l'installation *Crash Room*

C’est un monument au mythe de l’accident, aux routes peuplées de carambolages, de collisions, de blessés et de cadavres… jusqu’à ce que la carrosserie accidentée suscite ce désir ambivalent de corps à corps avec la machine, poussé au paroxysme dans le roman de James Graham Ballard Crash, dans lequel les corps accidentés deviennent eux-mêmes métalliques, l’humain fusionnant avec son véhicule.

Olivier Peyricot dans l'installation *Crash Room*

Aujourd’hui, c’est par la simulation de tous les dangers possibles que les constructeurs cherchent à rendre la voiture automatique de plus en plus sécuritaire et rassurante. Combinée au logiciel, au GPS et à la navigation automatique, elle entre dans la digitalisation des représentations du monde. Le numérique cherche à transformer la voiture en un artefact numérique piloté par des algorithmes, couplé au réseau et aux cartes en temps réel, au croisement des réseaux et des automatismes. Elle navigue à la fois dans la carte et dans la réalité, prétend faire disparaître l’accident, le rendre impossible.

Aujourd'hui, l’automobile promet de nous accueillir dans des airbags moelleux, des sièges ergonomiques, de ménager l’air que nous respirons, d’optimiser les trajets, d’éviter les accidents grâce au pilotage autonome. Mais l'installation Crash Room vient nous révéler que la violence n’a pas disparu pour autant.

Séance de brainstorming, workshop à l'École supérieure d’art et design de Saint-Étienne et de la Cité du design
ZF Demonstrates External Airbag Designed For Side Impact Scenarios
Photogramme d'un montage de vidéos diffusées l'installation Crash Room. Car Falling Down Stairs With Dummy - BeamNG.drive
HOR dummy after a simulated frontal crash test, University of Virginia, National Highway Traffic Safety Administration, 2014

Diffusion

Exposition Auto fiction, Cité du design, Saint-Étienne 2022, 6 avril - 31 juillet 2022

École supérieure d’art et design de Saint-Étienne et de la Cité du design, 2019

Générique

D'après une proposition de Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon pour l'exposition Autofiction.

Réalisation : Berta Ballestin, Fabiola Bellon, Ines Besson, Maéva Borg, Salome De Bonis, Stéphane Degoutin, Lucia Demaimay, Niki Ekhtiari, Arthur Euvrard, Victoire Felisse, Matthias Hu, Camille Labourier, Eugénie Mantilleri, Clarisse Ramnoux, Colin Riccobene, Gwenola Wagon

Production : Esadse pour l'exposition "Auto fiction", Saint-Étienne 2022

Merci à Olivier Lellouche et Olivier Peyricot