Amazon commercialise une sonnette-visiophone nommée « Ring », à installer sur sa porte d’entrée. Connectée à une serrure électronique, elle permet d'ouvrir à distance la porte de son domicile, pour recevoir des livraisons, par exemple. Ring est équipée d’une caméra, qui filme à tout moment ce qui se passe devant elle. On peut l’observer sur son smartphone, quel que soit le lieu l’on se trouve.
Reliées à Internet, ces innombrables caméras deviennent des détecteurs, des mouchards, des témoins aux points de vue improbables. La capture sans autorisation du voisinage, l’espionnage organisé entre voisins et l’accessibilité des vidéos aux polices municipales font basculer le grand rêve de la maison automatisée en un cauchemar paranoïaque. Le moindre signe capté – vol d’un papillon, chien perdu, ombre d’un promeneur… – devient suspect, venant hanter les occupants de la petite maison blanche.
Des logiciels, programmés pour détecter des comportements, ou des réseaux de neurones entraînés à reconnaître des visages… (peut-être seront-ils assistés par des travailleurs du clic payés à stalker votre ex.) captent, annotent, data minent, transforment la masse de données, filtrent par la détection biométrique assistée par du deep learning, en fonction de liste de gestes suspects, balancent leurs résultats aux officiers des polices publiques ou aux agences de renseignement…
Il se constitue progressivement un réseau d'espionnage privé en peer to peer. Le voyeurisme entre dans sa phase deep.